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Accueil des Mineurs étrangers non accompagnés (MENA)

L’accueil des MENA se fait en trois phases :

  1. L’observation et orientation : dans un premier temps, le MENA est accueilli dans un Centre d’Observation et d’Orientation (COO), indépendamment de son statut administratif;
  2. La transition : après la phase d’orientation, l’accueil du MENA se fait en fonction des procédures de séjour entamées;
  3. La solution durable : l’accueil dépendra de la solution durable dégagée, qui peut être un retour vers le pays d’origine ou vers un autre pays, ou une autorisation de séjour en Belgique. Si le MENA est autorisé au séjour, il pourra bénéficier de l’aide sociale auprès du CPAS de son lieu de résidence.

Première phase : l’observation et orientation

Des structures d’accueil spécifiques ont été mises en place pour l’accueil des MENA. Il s’agit des centres d’observation et d’orientation (COO) de Steenokkerzeel et Neder-over-Heembeek. Ces centres dépendent de Fedasil, l’Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile.

Qui est accueilli dans un COO?

Tout mineur qui est identifié comme MENA par le service des Tutelles, qu’il se trouve sur le territoire ou à la frontière, et indépendamment du fait qu’il soit demandeur d’asile ou non, peut être hébergé dans un COO.

A qui s’adresser ?

Le MENA à la frontière

Les MENA qui arrivent à l’aéroport de Bruxelles-National sans titre de séjour pour entrer sur le territoire doivent immédiatement être signalés au service des Tutelles par les autorités en charge de l’inspection des frontières.

L'étranger qui se déclare mineur et au sujet duquel il n'existe aucun doute quant à sa minorité est immédiatement transféré dans un « centre d'observation et d'orientation » dans les 24 heures de son arrivée à la frontière.

Lorsque les autorités chargées du contrôle aux frontières émettent un doute quant à sa minorité, la personne peut être maintenue dans un centre fermé à la frontière pendant que le service des Tutelles procède à la détermination de son âge. Le service des Tutelles peut désigner  un tuteur provisoire pendant cette période.

La décision sur la minorité doit être prise dans les trois jours ouvrables de son arrivée à la frontière. Lorsque cet examen ne peut avoir lieu en raison de circonstances imprévues endéans ce délai, celui-ci peut être prolongé exceptionnellement de trois jours ouvrables.

Lorsque le service des Tutelle identifie la personne comme MENA ou ne prend pas de décision dans le délai imparti, le mineur est transféré vers un centre d'observation et d'orientation, endéans les 24 heures de la notification de la décision ou de l’expiration du délai pour prendre la décision.

S’il est identifié comme majeur, la prise en charge par le service des Tutelle prend fin.

La décision relative à la détermination de l'âge est notifiée au MENA, à son tuteur et à l’Office des Etrangers. Elle peut faire l’objet d’un recours en suspension (éventuellement en extrême urgence) et en annulation devant le Conseil d’Etat, endéans les 30 jours de la notification, par le mineur, représenté par le tuteur provisoire.

La décision de détention peut être contestée devant la chambre du conseil du tribunal correctionnel compétent.

Le MENA est accueilli dans un centre d'observation et d'orientation pour une durée de quinze jours maximum pouvant être prolongée de cinq jours en cas de circonstances exceptionnelles dûment motivées. Durant cette période, il est considéré comme une personne n’étant pas autorisée à séjourner sur le territoire et le COO est assimilé à un lieu situé à la frontière.

Toutefois, le COO est un centre d’accueil ouvert, ce qui implique que le MENA est libre de ses mouvements et peut entrer et sortir du centre. Cependant, le mineur n'est pas considéré comme ayant été autorisé à entrer dans le royaume et peut donc encore faire l’objet d’une décision de refoulement. Si la décision de refoulement ne peut être exécutée dans ce délai de 15 jours, le MENA est autorisé à entrer sur le territoire.

Le MENA sur le territoire

Tout instance qui a connaissance de la présence d’un MENA sur le territoire doit en informer le service des Tutelles, SPF Justice, qui prend en charge le MENA. C’est ce service qui organise l’hébergement urgent du MENA, en prenant contact avec Fedasil. Le MENA doit être accueilli dans un COO endéans les 24 heures de sa prise en charge par le service des Tutelles.

L’accueil en COO

Le COO prend les mesures nécessaires pour garantir la sécurité et la protection des mineurs non accompagnés qu’il accueille, et délivre une aide matérielle adaptée à leurs besoins spécifiques et avec leur consentement.

Le séjour dans le centre doit permettre l’observation du mineur non accompagné, dans le but de dresser son premier profil médical, psychologique et social et de dépister une éventuelle situation de vulnérabilité en vue de son orientation vers une prise en charge adéquate.

Aucune décision d’éloignement ne sera prise à l’égard d’un mineur non accompagné, accueilli dans le centre, avant que son tuteur n’ait été désigné et qu’il ait été effectivement associé à la recherche d’une solution durable conformément à l’intérêt supérieur du mineur non accompagné. En aucun cas, une décision d’éloignement ne sera exécutée au départ du centre.

La phase de transition

Durant la première phase d’accueil, le MENA, avec son tuteur et son avocat, examineront les démarches administrative et procédures de séjour à entamer.

En fonction des procédures entamées, il sera transféré vers un autre lieu d’accueil :

  • S’il demande l’asile, Fedasil lui désignera un lieu obligatoire d’inscription (Code 207) et le MENA sera transféré vers un centre d’accueil pour demandeurs d’asile.
  • S’il demande l’application de la circulaire du 15 septembre 2005 ou qu’il entame une autre procédure de séjour, ce sont en principe les Services d’Aide à la jeunesse (SAJ) ou Comité Bijzondere Jeugdzorg (CBJ) en communauté flamande qui sont chargés d’accueillir le mineur.

Du côté francophone, il existe deux centres qui accueillent spécifiquement des MENA. Il s’agit du centre résidentiel El Paso à Gembloux et du centre Esperanto, qui accueille exclusivement des victimes de la traite. D’autre part, il existe des formes de prise en charge spécifique pour jeunes qui ne sont pas agréés pour accueillir uniquement des MENA, comme par exemple les familles d’accueil.

Vu le nombre limité de places disponibles dans ces structures d’accueil, il arrive que le MENA soit tout de même transféré vers une structure d’accueil pour demandeurs d’asile alors qu’il n’est pas en procédure d’asile.

Attention :Lorsque le MENA est mis en possession d’une déclaration d’arrivée, il peut en principe s’adresser au CPAS de son lieu de résidence pour obtenir une aide sociale. Cette aide sera cependant refusée tant que le MENA peut être accueilli dans un centre d’accueil.

- A l’issue du séjour en COO, à défaut de pouvoir bénéficier d’un accueil spécifique plus adapté, le mineur non accompagné sera transféré dans la structure d’accueil la plus adéquate. En toute hypothèse, le centre prend toutes les mesures nécessaires pour permettre aux mineurs de moins de 13 ans, aux mineurs présentant des troubles psychologiques, aux mineurs qui connaissent des problèmes de santé mentale ou aux mineurs qui sont victimes de la traite des êtres humains d’être dirigés le plus rapidement possible  vers l’endroit où ils pourront bénéficier de l’accueil spécifique le plus adapté à leur vulnérabilité.

La solution durable

Le but est d’arriver à mettre en place un système dans lequel tout MENA, indépendamment de son statut, est accueilli dans le centre le plus adapté à ses besoins spécifiques. Ce système n’est cependant pas encore au point, et actuellement les MENA demandeurs d’asile restent à charge de Fedasil, alors que les non demandeurs d’asile ne peuvent trouver refuge que par les SAJ ou CBJ.

En principe, le MENA en état de besoin a toujours droit à une aide sociale, même lorsque son séjour est ou devient illégal.

  • s’il se trouve dans un centre d’accueil, l’aide matérielle est prolongée jusqu’à sa majorité;
  • s’il réside seul, le CPAS du lieu de résidence doit lui octroyer une aide sociale appropriée.

Lorsque le MENA est mis en possession d’un CIRE, il a droit à l’aide sociale financière, s’il réside seul et ne dispose pas de moyens de subsistances lui permettant de mener une vie conforme à la dignité humaine. Il peut introduire une demande auprès du CPAS de son lieu de résidence.

Base légale

  • Loi du 12 janvier 2007 sur l’accueil des demandeurs d’asile et de certaines autres catégories d’étrangers (articles 37 à 42).
  • Arrêté royal du 9 avril 2007 déterminant le régime et les règles de fonctionnement applicables aux centres d’observation et d’orientation pour les mineurs étrangers non accompagnés (pris en exécution des articles 19 et 40 de la loi), publié le 7 mai 2007.
  • Loi organique du 8 juillet 1976 sur les CPAS.

Mineurs européens non accompagnés en situation de vulnérabilité

Les Mineurs non accompagnés ressortissant de pays de l’Espace Economique Européen (EEE) ne tombent pas sous la définition de «Mineurs étrangers non accompagnés» (voir fiche « MENA »). Depuis le 1er janvier 2007, la Roumanie et la Bulgarie font partie de l’UE et donc de l’EEE. Or, un nombre de mineurs ressortissants de ces pays ont été identifiés comme Mena et ont été pris en charge par le service de tutelle avant cette date.

Si une tutelle avait été ouverte avant le 1er janvier 2007, la tutelle est maintenue et le mineur roumain ou bulgare reste bénéficier du statut de Mena.

Les mineurs non accompagnés signalés après le 1er janvier 2007 ne sont cependant plus considérés comme Mena et ne bénéficient plus du système de tutelle ni du statut de séjour spécifique prévu pour les Mena.

Cependant, ils doivent dans certaines conditions être signalés comme Mineurs européens non accompagnés en situation de vulnérabilité (MESV).

Qui est considéré comme MESV?

Tout étranger :

  • Ressortissant d’un pays de l’Espace Economique Européen autre que la Belgique;
  • Agé de moins de 18 ans;
  • Qui n’est pas accompagné par une personne qui exerce l’autorité parentale ou la tutelle en vertu de sa loi nationale;
  • Qui n’a pas de document d’autorisation de voyager et de séjourner en Belgique donnée par une personne qui exerce l’autorité parentale;
  • Qui n’est pas enregistré dans les registres de la population;
  • Qui se trouve dans une situation de vulnérabilité, c’est-à-dire qui peut être en danger en raison de sa situation administrative irrégulière, de sa situation sociale instable, de son état de grossesse, de on infirmité, son état de santé physique ou mental déficient, de son état de victime de  traite ou trafic des êtres humain ou de son état de mendicité.

A qui s’adresser?

Les services de police qui ont connaissance de la présence d’un MESV doivent le signaler :

  • Au « Service de signalement des mineurs européens non accompagnés en situation de vulnérabilité » (SMEV) au SPF Justice, par téléphone au 078/ 15 43 24 ou par fax au 02 / 542 70 83, ainsi que

à l’Office des étrangers :

- pendant les heures de service au bureau C, par téléphone au 02/206 15 95 ou 02/ 206 15 93 ou par fax au 02/274 66 13
- après 17h, les week-ends et jours féries, au service Permanence par téléphone au 02/203 88 22 ou par fax au 02/201 00 06.

Ce signalement se fait par l’envoi de la fiche de signalement « mineurs européens non accompagnés en situation de vulnérabilité » et de toutes les informations permettant l’identification du mineur aux deux services mentionnés.

Traitement de la demande ?

La prise en charge par le SMEV est temporaire, et vise à lutter contre des situations de vulnérabilité, de délinquance ou de trafic ou traite des êtres humains dans lesquelles certains mineurs européens peuvent se trouver.

S’il existe un doute sur la nationalité européenne du mineur, c’est le Service des Tutelles qui procède à l’identification du mineur :

- s’il est identifié comme non ressortissant d’un état membre de l’EEE, il est Mena et demeure en charge du service de Tutelles ;

- s’il identifié comme ressortissant d’un état membre de l’EEE, il cesse de relever de la compétence du service des Tutelles, et c’est le Service SMEV qui assure sa prise en charge et prend immédiatement les mesures urgentes adéquates, notamment pour organiser un suivi social adapté à la situation du mineur.

Le SMEV prend les mesures pour assurer une prise en charge sociale adaptée, via

  • Des contacts avec des organisations de travail social
  • L’hébergement dans un COO de Fedasil
  • Une mesure d’aide à la jeunesse

Séjour du SMEV ?

Aucun statut de séjour spécifique n’est prévu pour les MESV. Ils ressortent donc du droit commun et peuvent demander l’application des procédures prévues par la loi du 15 décembre 1980.

La circulaire prévoit que le SMEV transmet l’adresse de résidence du MESV à l’Office des Etrangers afin de lui permettre d’assurer le suivi en matière de séjour.

Base légale ?

  • Circulaire du 2 août 2007 relative aux mineurs européens non accompagnés en situation de vulnérabilité.