Accueil

Lorsqu’un étranger introduit en Belgique une demande de regroupement familial avec un citoyen euro-
péen ou belge, l’administration communale lui délivre un accusé de réception de sa demande (annexe
19ter)1
. Après un contrôle de résidence positif, il reçoit un titre de séjour temporaire - une attestation
d’immatriculation - valable 6 mois depuis la date de l’annexe 19ter.
L’article 52 de l’arrêté royal du 8 octobre 19812 prévoit que l’Office des Etrangers doit adopter une décision
quant à la demande que lui aura transmise la commune avant la fin de ce délai de 6 mois. En l’absence de
décision dans ce délai, l’administration communale doit délivrer au demandeur une « carte de séjour de
membre de famille d’un citoyen de l’Union » (carte F)3 .
La Cour de justice de l’Union européenne, dans un arrêt du 27 juin 2018 4 (ci-après arrêt Diallo) a consi-
déré que cette délivrance « automatique », sans examen du respect des conditions mises au séjour, était
contraire au droit de l’UE de sorte que l’article 52 de l’arrêté n’est plus d’application pour les demandes
de séjour introduites par les membres de famille de citoyens européens depuis cet arrêt.
La disposition demeurait cependant pleinement applicable pour les demandes introduites par les
membres de famille d’un ressortissant belge, jusqu’à ce qu’un arrêt récent du Conseil d’État vienne déci-
der du contraire 5 . En application de cette décision, l’Office des étrangers a émis des instructions datées
du 22 mai 2023 6 , par lesquelles il appelle les administrations communales à ne plus délivrer automatique-
ment une carte F en l’absence de décision dans le délai de 6 mois pour les demandes de regroupement
familial vis-à-vis d’un belge. Les communes doivent désormais délivrer à la place une attestation d’imma-
triculation (carte orange), d’une durée de validité d’un mois.
Dans cette analyse, nous évoquerons l’intérêt que présentait pour les demandeurs cette possibilité de
délivrance automatique du titre de séjour, mais également les coups successifs qui ont été portés par
la jurisprudence tant belge qu’européenne à ce droit et qui mettent sérieusement à mal les principes de
célérité des procédures et d’effectivité des recours.

Téléchargez l'édito

Nos analyses récentes

Vu la recrudescence des demandes de regroupement familial ces derniers mois, liée notamment à l’actualité politique et sécuritaire internationale, l’ADDE s’est intéressée aux difficultés pratiques...
Le principe de non-refoulement tel qu’universellement consacré par la Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés interdit à un État partie d’expulser ou de refouler un réfugié vers un...
Cet article explore la problématique de l'intégration économique des femmes migrantes sur le marché du travail belge. La Belgique présente le taux d'emploi le plus bas en Europe pour les personnes...

Des questions juridiques ?

Trouvez des explications claires sur les conditions et procédures en matière de séjour, asile, travail, nationalité, famille, etc.

Voir nos fiches pratiques